Le Martinet - René Char
Le Martinet aux ailes trop larges, qui vire et crie sa joie autour de la maison. Tel est le coeur.
Il dessèche le tonnerre. Il sème dans le ciel serein. S´il touche au sol, il se déchire.
Sa repartie est l´hirondelle. Il déteste la familière. Que vaut dentelle de la tour ?
Sa pause est au creux le plus sombre. Nul n´est plus à l´étroit que lui.
L´été de la longue clarté, il filera dans les ténèbres, par les persiennes de minuit.
Il n´est pas d´yeux pour le tenir. Il crie, c´est toute sa présence. Un mince fusil va l´abattre. Tel est le coeur.
The Swift
The swift, with wings too long, screaming its joy around the houses. Such is the heart.
It dessicates thunder. It seeds the tranquil sky. If it touches down it rips open.
Its patter is the swallow. It hates the everyday. What price the tower's lace?
Its rest is in the darkest crack. No snugger fit than he.
On long summer evenings he streaks into darkness through the midnight blinds.
No eye can hold on to it. Its cry is its whole presence. A slim rifle will bring it down. Such is the heart.